C’est pour avoir hébergé, une jeune femme, sans papiers, qu’il filmait lors du tournage d’un documentaire, que le Réalisateur José Chilovsky, est convoqué, ce lundi par la police de l’air et des frontières (PAF) de Toulouse.
Pour le respect des droits fondamentaux
François Briançon Président du Groupe SRR à la mairie de Toulouse, se dit préoccupé et très concerné par ce cas et tant d’autres car avant d’être «sans-papiers», des hommes, des femmes et des enfants, sont des personnes en difficulté, isolées et démunies : « Il est de notre devoir de citoyen de les aider dans la dignité et le respect dû à chaque être humain. »
Dans tout le pays, de nombreux exemples touchent aussi bien des associations, des structures agréées par l’Etat, leurs agents et les bénévoles…. Aucune distinction n’existe entre des réseaux de passeurs qui prospèrent sur la détresse humaine et les associations, ainsi que les personnes qui agissent par solidarité et pour le respect des droits fondamentaux.
Le parrainage républicain
Dans cet esprit le Maire de Toulouse Pierre Cohen et les élus de la majorité municipale se sont impliqués de manière collective et personnelle en organisant tout récemment au Capitole, dans le cadre emblématique de la salle des Illustres, le parrainage de familles de sans papiers.
Le Parrainage Républicain est une autre façon de manifester concrètement le soutien aux Sans-papiers sans pour autant être un traitement « humanitaire au cas par cas ».
Au contraire, il contribue à créer un mouvement d'opinion pour restaurer le droit des Sans-papiers à la citoyenneté et s'inscrit dans la lutte pour l'abrogation des lois xénophobes et la mise en place d'une autre politique d'immigration.
Le Parrainage permet de témoigner auprès de l'opinion publique des situations complètement absurdes et humiliantes que vivent les Sans-papiers.
Mise en danger
Le réalisateur José Chilovsky fait donc l'objet d'une procédure judiciaire "en qualité d'aidant", dans une affaire qui, selon ses proches, pourrait le mettre en danger et au-delà, la profession de documentariste. C’est lors du tournage de « JOURNAL DE SANS PAPIERS », que J. Chidlovky prend donc en charge une jeune femme d’origine algérienne, privée de papiers…qui a reçu de la préfecture une obligation de quitter le territoire français et "vit depuis dans la clandestinité".
Pour ce délit de solidarité, M. Chidlovsky risque d'être inculpé et mis en garde à vue. Il encourt cinq ans de prison et 30 000 euros d'amende.
L’Article 622-1
On se souvient pourtant qu’au mois d’ avril, le ministre de l'immigration, Eric Besson, avait déclaré que le "délit de solidarité", était un mythe : "Tous ceux qui aident de bonne foi un étranger en situation irrégulière doivent savoir qu'ils ne risquent rien", avait alors expliqué, le ministre à propos de l'article 622-1*, qui punit de cinq ans d'emprisonnement, et de 30 000 euros d'amende, "toute personne qui aura, par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l'entrée, la circulation ou le séjour irréguliers, d'un étranger en France".
Il apparaît bien qu’il y a loin des déclarations de «bonnes intentions » du ministre à la réalité judiciaire…
*du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile