Le Président du groupe La Poste a confirmé, le 28 août dernier, son intention de demander à l’Etat le changement de statut de cet établissement public en société anonyme dès janvier 2010, avec une ouverture de capital un an plus tard.
Ce choix qui n’a fait l’objet d’aucune concertation est unanimement rejeté par les organisations syndicales.
Les élus de la majorité municipale de Toulouse ne nourrissent aucune illusion sur les buts réels de ce changement de statut de l’entreprise publique « La Poste » sous couvert d’adaptation à la réglementation européenne alors que ni les institutions ni les traités communautaires n’obligent à un tel changement, c’est pourquoi ils ont participé à la manifestation qui s’est déroulée ce mardi au centre ville de Toulouse.
Ainsi que l’a expliqué François Briançon Président du groupe SRR à la mairie de Toulouse : "Cette privatisation programmée de La Poste relève simplement d’une vision dogmatique dès lors que les considérations financières également évoquées pour justifier cette mutation ne résistent pas à l’analyse.
En effet, avec son statut actuel, La Poste a pu acquérir des entreprises en France (Exapaq, Orsid...), se développer en Europe et dans le reste du monde par des prises de participation ou des opérations d'achat (Espagne, Grande-Bretagne, Turquie, Grèce, Afrique du Sud, Europe de l'Est...).
Elle a également financé un vaste plan de modernisation de l'appareil industriel du courrier (3,4 milliards d'euros) et, comme c’est le cas à Toulouse, rénover plusieurs centaines de bureaux de poste sur l’ensemble du territoire national. Elle a même réalisé, en 2007, un bénéfice de 1 milliard d'euros, loin devant nombre de ses partenaires européens aujourd’hui privatisés ».
En outre, il est à craindre qu’à Toulouse comme dans son agglomération, ce changement de statut n’entraîne une suppression massive des emplois, une augmentation des tarifs et une détérioration de la qualité du service rendu, notamment pour les opérations jugées peu rentables".
C’est pourquoi la tenue d’un grand débat public sur l’avenir de La Poste apparaît indispensable, car cet établissement public étant un véritable patrimoine de la collectivité nationale aux termes même de notre constitution.
Interpellé par le devenir de La Poste sur son territoire, le Conseil Municipal de Toulouse réuni le 26 septembre 2008 demande au Président de la République :
- de s’opposer clairement à ce projet nuisible pour le service public postal et pour les postiers
- de défendre, dans le cadre de la présidence française de l’union européenne, le principe d’une directive cadre sur les services d’intérêt économique général garantissant aux usagers un haut niveau de service et l’égalité des citoyens et des territoires face aux services essentiels.