mercredi 3 septembre 2008

Ecole publique : Le grand flou de la rentrée…


Si les mesures du plan de réforme de l’enseignement primaire du gouvernement ont pour objectif affiché la réduction de l’échec scolaire, le moins que l’on puisse dire est que tant sur la forme que sur le fond, c’est bel et bien un échec annoncé. Sur la forme, avec des annonces contradictoires, le tout baigné dans un grand flou ; sur le fond, avec des mesures inadaptées, voire dangereuses !
En effet, sans aucune concertation préalable, le Gouvernement annonce une réforme dont les points les plus médiatisés ne correspondent pas à la réalité de toutes les académies, dont celle de Toulouse. Même si le propos peut rassurer certains parents d’élèves : semaine de 4 jours, heures de soutien aux élèves en difficulté, stages de remise à niveau ; les enseignants, de nombreux parents, et des communes comme Toulouse, se posent d’autres questions générées par une grande inquiétude.

L’échec scolaire en question
Comment lutter contre l’échec scolaire en supprimant deux heures de cours par semaine et en réduisant sans cesse, les postes dans l’Education Nationale ? De quelle manière sera assuré le suivi individuel des élèves quand les classes seront encore plus surchargées ? Comment lutter contre l’échec scolaire en remettant en cause les postes des enseignants spécialisés des réseaux d’aides (R.A.S.E.D) dont le rôle est d’aider les élèves en difficulté ?
Il est à craindre que les élèves en « stage de remise à niveau » soient stigmatisés : ils reviendront à l’école pendant que les « bons élèves » pourront profiter de leurs vacances.

Une rentrée difficile et coûteuse…
Alors que les budgets de cet exercice sont en cours d’exécution, on peut se demander comment les municipalités vont financer, dès septembre, le surcoût inhérent à cette réforme. En effet, pour Toulouse, les nouvelles mesures vont entraîner des dépenses supplémentaires, encore difficile à évaluer dans leur globalité, mais avec la certitude de devoir engager au moins 1,5 millions d’euros de plus pour le fonctionnement des CLAE de l’école élémentaire.
A cet effet et afin de mieux répondre à l’intérêt des élèves, le Conseil Municipal de Toulouse réuni le 10 juillet 2008 a demandé au gouvernement de « surseoir à l’exécution de la réforme de l’enseignement primaire et d’ouvrir une large concertation avec tous les partenaires du monde éducatif ».
La réforme de la semaine, l’obligation d’accueil, le fameux SMA (Service Minimum d’Accueil), les stages de remise à niveau, tout se met en place sans aucune concertation préalable avec les maires qui sont devenus, indéniablement, pour ce gouvernement des obligés du tiroir-caisse, voire de véritables vaches à lait... La responsabilité n’est jamais abordée, particulièrement pour les stages de remise à niveau et l’accueil obligatoire.

A Toulouse, l’Inspecteur d’Académie a accédé à la demande de la municipalité : La ville sera donc en situation dérogatoire, les élèves auront cours 4 journées et 1/2 avec raccourcissement de la journée de trente minutes et allongement d’autant de la pause méridienne.
Cette réforme est une attaque sans précédent de l’école publique où l’égalité des chances est mise à mal, ce qui encore une fois illustre le désengagement de l’Etat sur les collectivités territoriales.