mercredi 18 novembre 2009

Nos services publics locaux en danger

Alors que, dans la crise, l’Etat demande à nos collectivités d’être à la fois des amortisseurs sociaux et des investisseurs, les projets de réforme des collectivités locales et celui de suppression de la taxe professionnelle visent malheureusement à rogner notre capacité gestionnaire.

La décentralisation doit partir des besoins et des attentes des citoyens. En renforçant le lien entre les citoyens et leurs représentants locaux, elle est le ciment de la démocratie locale.

Le projet de réforme territoriale du gouvernement Fillon/Sarkosy oppose Régions, Départements et Métropole pour aboutir finalement à une reprise en main des véritables leviers par l’Etat. Ce n’est pas une réforme de la décentralisation, c’est une recentralisation … et cette recentralisation est d’autant plus grave qu’au lieu de générer de la cohésion, elle tente de s’imposer par la division.

Il ne s’agit pas de s’opposer à toute réforme de l’organisation de notre territoire. Celle-ci doit naturellement être repensée, notamment en raison du fait urbain. Les villes accueillent aujourd’hui les deux tiers de la population française. Cette concentration de la population entraîne des phénomènes d’exclusion, de discrimination, que nous devons contrer par une politique de la ville ambitieuse et des orientations urbaines cohérentes.

C’est à ces défis qu’il nous faut répondre aujourd’hui. Nous devons pouvoir définir des politiques d’intérêt métropolitain dans les domaines de l’économie, de l’université et de la recherche, des déplacements, de l’habitat ou de la culture. Nous devons aussi avoir les moyens de promouvoir à la fois des métropoles des proximités, où se joue le lien social, et des métropoles de taille européennes.

Nous avons donc besoin d’outils nouveaux pour structurer notre territoire, éviter l’étalement de l’habitat, établir une politique de transports cohérente et efficace, faire face à l’urgence écologique et climatique. Nous avons également besoin d’outils pour mutualiser nos efforts en matière de pôles de compétitivité, de développement universitaire, d’attractivité touristique, d’organisation de grands événements culturels et sportifs internationaux…

Chaque collectivité devrait pouvoir disposer d’une clause générale de compétence, avec une fiscalité propre lui permettant de mener à bien l’ensemble de ses missions. Des missions claires et compréhensibles par tous.

C’est ainsi que l’on renforcerait le lien entre les citoyens et leurs représentants locaux, que l’on conforterait les services publics et, in fine, que l’on favoriserait le vivre ensemble.




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