mercredi 3 septembre 2008

15 millions d’euros en faveur des déplacements

Les assises de la mobilité qui se sont déroulées au mois de Juin ont confirmé les besoins et la nature des projets pour lesquels les collectivités vont désormais devoir s’engager. Certains nécessiteront des investissements conséquents pour poursuivre le rattrapage des retards de l’agglomération en matière de transports collectifs ou anticiper ses besoins futurs, d’autres réclament une adaptation importante de l’offre, une amélioration de sa qualité, de sa proximité et de ces tarifs.

Concernant la gratuité pour les moins de 26 ans, le contexte budgétaire actuel des transports hérité de l’ancienne majorité nous interdit de mettre en œuvre une telle mesure cette année. Mais elle figure bien dans les mesures que nous demandons à Tisséo d’étudier.A ce titre, nous sommes en attente des décisions du gouvernement concernant la prime transport dont devraient bénéficier les salariés. Il tergiverse et, comme d’habitude, le MEDEF s’y oppose. Pourquoi ne pas généraliser le droit des salariés de l’Ile de France pour qui 50 % de l’abonnement est pris en charge par l’employeur ?

Le dossier paru dans vos colonnes le 7 Août dernier évoque d’ailleurs des réflexions engagées par Tisséo dans le cadre du mandat confié par les collectivités à l’opérateur.

Certaines, comme le prolongement de la ligne B ou l’achèvement à 52m des stations de la ligne A, résultent d’une inscription sous le mandat précédent. Elles sont dans leur phase d’étude technique et leur coût total est évalué à plus de 600 millions d’euros.
D’autres, comme la création nouvelle de deux lignes de tramway dont le coût total est évalué à près de 700 millions d’euros, relèvent des engagements ambitieux de ce nouveau mandat. Cumulés, ces projets consommeraient demain l’essentiel du budget d’investissement en transport collectif. Nous sommes donc au cœur d’un double défi.

Le premier est évidemment celui des ressources à mobiliser et à organiser. Le second est nécessairement celui des opérations à hiérarchiser et à programmer.

La révision du Plan de Déplacements Urbains fournit l’occasion de l’exercice prospectif à long terme. Dessiner, sur un très large périmètre, l’architecture d’ensemble des mobilités du futur. Mais ce processus doit préalablement s’accompagner de décisions rapides sur les premiers arbitrages essentiels, leurs alternatives éventuelles, les urgences les plus fortes. Bref, un schéma directeur de plus court terme précisant les enveloppes essentielles s’impose.

A l’aune des assises de la mobilité, la ville de Toulouse a déjà manifesté son intention nouvelle en affectant une enveloppe de 15 millions d’euros en faveur des déplacements lors du premier budget de ce mandat. C’est une rupture avec le passé qu’elle souligne, c’est l’expression concrète d’une volonté politique qu’elle manifeste.

C’est aux collectivités locales, dont la Communauté d’Agglomération du Grand Toulouse (bientôt Communauté Urbaine), que revient la tâche de déterminer les priorités de Tisséo. Il faut pour cela s’atteler à la construction d’une nouvelle architecture financière et notamment les modalités d’un partenariat dynamique avec le Conseil Général et le Conseil Régional. Tel est le chantier des semaines qui viennent pour inaugurer ensemble l’ambition promise.

Joel Carreiras
Vice-Président du Grand Toulouse