mardi 26 janvier 2010

Lancement de l’Observatoire Toulousain des Discriminations


Pierre Cohen a procédé ce 25 janvier 2010 au lancement de l’Observatoire Toulousain des Discriminations en présence du Procureur Général de la République, du Président du Tribunal de Grande Instance de Toulouse et de nombreux représentants des associations.

Déjà engagée dans une politique volontariste en matière de promotion de l’égalité, la ville de Toulouse entend amplifier la lutte contre toutes les formes de discriminations.

Outil de connaissance, l’observatoire est chargé de mesurer l’état des discriminations et d’évaluer les actions mises en place au niveau de la ville pour donner aux différents acteurs les moyens de lutter efficacement contre les discriminations.

Structure ouverte, l’observatoire va s’appuyer sur l’expertise, l’expérience, les connaissances et les compétences des partenaires sociaux, des associations et des personnes possédant une expérience en matière de lutte contre les discriminations.

Ces différents partenaires seront repartis en 4 collèges :
- un collège scientifique et éthique
- un collège institutionnel
- un collège associatif
- un collège de partenaires sociaux et économiques et de personnalités qualifiées.

Concernant les domaines d’observation, la ville propose dans une première phase de s’appuyer dur les domaines suivants : l’emploi, le logement, l’éducation, l’accès aux biens et services privés, la réglementation et le fonctionnement des services publics.

Un comité de pilotage réunissant le Maire, les élus en charge des politiques de lutte contre les discriminations ainsi qu’un représentant de chaque collège, proposera à la ville de Toulouse les plannings de réunion des différents collèges et des groupes de travail.

Discours du Maire

Lancement de l’observatoire des discriminations

Lundi 25 janvier 2010 – 20h 00
Salle du Conseil Municipal


Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,

En novembre, nous recevions pour la première fois à Toulouse, avec Jean-Paul Makengo, adjoint au maire chargé de la diversité et de l’égalité, la conférence générale des villes européennes contre le racisme.

C’était une première.

Toulouse affirmait alors, avec les grandes villes d’Europe, sa volonté de lutter contre le racisme et les discriminations.
Nous estimons en effet que les villes, par leur proximité avec les habitants, leur connaissance du terrain, sont un échelon important pour mener ce combat.

C’est pourquoi j’ai souhaité, dès que j’ai été élu maire de Toulouse, intégrer cette coalition européenne des villes contre le racisme.

C’est pourquoi j’ai créé, il y a à peine un an, le conseil toulousain des résidents étrangers, afin que chacun puisse faire entendre sa voix, même s’il ne dispose pas du droit de vote.

C’est pourquoi je vous ai invité aujourd’hui, afin de lancer, avec ceux d’entre vous qui le souhaitent, l’observatoire des discriminations.

Une première, là encore.

Cet observatoire sera, à ma connaissance, l’un des premiers en France à travailler sur l’ensemble des discriminations, et pas seulement sur celles liées aux origines ou à l’égalité hommes/femmes.
Nous voulons, à Toulouse, traiter l’ensemble des 18 critères de discrimination reconnus par la Halde !

L’objectif est ambitieux.
On ne peut mener une action efficace contre les discriminations qu’avec une volonté politique forte. Cette volonté, soyez assuré que nous l’avons.

Mais pour être efficaces, nous avons besoin d’outils de mesure. Nous devons par exemple savoir quelle est la place des homosexuels dans la cité, quelles sont les conditions d’existence et de travail des étrangers, quelles sont les actions engagées pour l’éducation à la citoyenneté et à l’égalité, comment se traduit la lutte contre les violences faites aux femmes, comment les personnes en situation de handicap vivent dans la ville, en quoi l’adresse postale peut influer sur la recherche d’emploi…

Vous détenez, chacun dans votre domaine, une partie des réponses à ces questions.

C’est pourquoi nous voulons tous vous réunir, associations, partenaires économiques et sociaux, universités, centres de ressources spécialisés et institutions concernées par la lutte contre les discriminations, afin de mutualiser vos connaissances, confronter vos points de vue, échanger vos expertises.

L’enjeu central de l’observatoire est de mesurer, de manière concrète et objective, l’état de toutes les discriminations à Toulouse.

Mais nous souhaitons qu’il aille au-delà de la simple « photographie » des discriminations dans la ville. J’entends qu’il joue également un rôle d’alerte, qu’il élabore des diagnostics, qu’il nous aide à mesurer et à évaluer l’impact et l’efficacité des politiques que nous menons, qu’il propose des actions de prévention et de lutte.

Il ne s’agit pas pour les membres de l’observatoire de décider en lieu et place des élus. Nous tirons notre légitimité du suffrage universel et il nous revient d’arbitrer, choisir, décider et voter. Ce que j’attends de vous, c’est de dialoguer, c’est de mettre en lumière la situation des publics discriminés, c’est de donner votre avis, c’est d’être une force de proposition, c’est d’être constructifs.

Comme vous pouvez le constater Mesdames et Messieurs, nous attendons beaucoup de vous.
Mais l’enjeu est de taille.

Nous voulons, avec vous, créer de nouveaux moyens de vivre ensemble dans le respect des différences, favoriser le dialogue des cultures, le brassage des populations et la compréhension mutuelle.

Je vous souhaite de bons – et fructueux – travaux et je cède la parole à Jean-Paul Makengo, qui va vous présenter les différents collèges que nous souhaitons mettre en place et la manière dont nous entendons fonctionner.